c'est pour moi le seul intérêt de cette expérience (voir quelle légitimité les individus accordent également à la télé)
[TV] Y'a encore des trucs bien à la télé ?
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Re: [TV] Y'a encore des trucs bien à la télé ?
là on trouve un biais intéressant ... (cf mon post supprimé
) est qui est le "crédit" du scientifique", de "'l'animateur" , cte ... l'experience initiale ne présentait que le scientifique, il avait donc une certaine légitimité (en gros il est censé savoir ce qu'il fait et savoir s'il a le droit de le faire), c'est intéressant d'observer le transfert de ce rôle sur un animateur aujourd'hui (j'ai pas vu l'émission donc je peux pas dire ce qu'il en est ...)
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- Pénombre
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Re: [TV] Y'a encore des trucs bien à la télé ?
En fait, dans l'expérience initiale de Milgram, le sujet est encore plus manipulé : on le convie à participer à une expérience sur les réponses de la personne interrogée afin, soit-disant, de voir si la douleur peut influencer la qualité des réponses... grosso-modo, on dit au sujet "on a besoin de vous, parce qu'il faut que l'expérience soit impartiale et donc, qu'il y ait une personne extérieure à l'équipe de recherche. Tout ce qu'on veut savoir, c'est si le fait de causer une douleur d'intensité croissante au gars interrogé quand il se plante va l'aider ou pas à améliorer ses réponses".
C'est à dire que non content d'avoir près de lui un type en blouse qui le coache, notre sujet se voit également offrir un "prétexte scientifique" : on a besoin de lui et c'est pour mesurer quelque chose de manière impartiale.
On ne lui dit jamais "vous êtes vous même évalué" ou que son propre comportement a une incidence quelconque sur ce qui se passe... ce qu'on lui dit, c'est qu'il est juste là pour délivrer un choc électrique lorsque l'autre (le faux sujet donc) se plante et que l'important, c'est de voir comment ça influe sur la suite. Dans l'absolu, on ne lui demande pas de faire preuve de compassion, ou de fermeté, ou quoi que ce soit... on lui dit juste "il se plante, tu appuies sur le bouton, c'est tout".
Le protocole de Milgram reposait en partie sur la notion que le sujet n'a a priori aucune raison de ressentir quoi que ce soit vis à vis de la personne interrogée. Il ne la connait pas, n'est pas là pour la sanctionner, ou la juger, n'a rien à lui reprocher de réel ou d'imaginaire. Il est juste une sorte d'intermédiaire "mécanique et impartial" de la loi des conséquences : mauvaise réponse = choc électrique.
Donc, on évacue au maximum toute notion de relation interpersonnelle, on déresponsabilise à bloc le sujet (il ne juge pas, il réagit à un protocole. Il ne décide pas, il y a une figure d'autorité qui l'a fait. Il n'éprouve rien à l'encontre de l'interrogé, il ne le connait pas...) et on voit jusqu'où un inconnu accepte d'en punir un autre sous les injonctions d'un troisième, pour des raisons qui ne sont pas les siennes et en considérant que "c'est pas lui qui décide"...
C'est à dire que non content d'avoir près de lui un type en blouse qui le coache, notre sujet se voit également offrir un "prétexte scientifique" : on a besoin de lui et c'est pour mesurer quelque chose de manière impartiale.
On ne lui dit jamais "vous êtes vous même évalué" ou que son propre comportement a une incidence quelconque sur ce qui se passe... ce qu'on lui dit, c'est qu'il est juste là pour délivrer un choc électrique lorsque l'autre (le faux sujet donc) se plante et que l'important, c'est de voir comment ça influe sur la suite. Dans l'absolu, on ne lui demande pas de faire preuve de compassion, ou de fermeté, ou quoi que ce soit... on lui dit juste "il se plante, tu appuies sur le bouton, c'est tout".
Le protocole de Milgram reposait en partie sur la notion que le sujet n'a a priori aucune raison de ressentir quoi que ce soit vis à vis de la personne interrogée. Il ne la connait pas, n'est pas là pour la sanctionner, ou la juger, n'a rien à lui reprocher de réel ou d'imaginaire. Il est juste une sorte d'intermédiaire "mécanique et impartial" de la loi des conséquences : mauvaise réponse = choc électrique.
Donc, on évacue au maximum toute notion de relation interpersonnelle, on déresponsabilise à bloc le sujet (il ne juge pas, il réagit à un protocole. Il ne décide pas, il y a une figure d'autorité qui l'a fait. Il n'éprouve rien à l'encontre de l'interrogé, il ne le connait pas...) et on voit jusqu'où un inconnu accepte d'en punir un autre sous les injonctions d'un troisième, pour des raisons qui ne sont pas les siennes et en considérant que "c'est pas lui qui décide"...
- Goju Kaze
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Re: [TV] Y'a encore des trucs bien à la télé ?
Intéressant aussi :
Certains ont chercher à tricher (validant par là le fait qu'il validait la véracité des chocs), et a postériori, après avoir été jusqu'au bout, déclarait savoir que c'était faux.

Certains ont chercher à tricher (validant par là le fait qu'il validait la véracité des chocs), et a postériori, après avoir été jusqu'au bout, déclarait savoir que c'était faux.
The only way to keep a secret is to tell the truth, but not the whole truth


Ben Franklin : "They that can give up essential liberty to obtain a little temporary safety deserve neither liberty nor safety."


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Re: [TV] Y'a encore des trucs bien à la télé ?
On a pas la même définition du fanatisme alors.Goju Kaze a écrit :Moi je suis d'accord avec Kojiro. Etre prêt à mourir pour une conviction, c'est, pour moi, la définition du fanatisme.
Je parle juste d'une chose que tu refuserais catégoriquement qu'on t'enlèves (ou qu'on t'impose), parce que tu ne saurais vivre sans (avec), toi en tant qu'individu.
Déjà le terme conviction note d'une certaine force, alors une conviction profonde, soit c'est un pléonasme, soit c'est quelque chose de beaucoup plus fort et donc dans ce cas quelque chose de fortement ancré en soit et donc difficilement atteignable. Pour moi c'est un qualificatif pour une conviction qui prouve son existence justement dans un cas extrême. Sinon le terme conviction convient amplement nullement besoin d'utiliser un qualificatif.La conviction profonde ne peut pas, à mon humble avis, naitre ex nihilo, elle est forcement le produit de ton environnement socio-culturel. Lorsque tu place une conviction au dessus de l'instinct atavique de survie, alors tu fais preuve de fanatisme.
(Ou alors je me plante complètement sur ce qu'est une conviction
Après je ne remets pas en cause, la complexité et l'efficacité du processus de manipulation.
"Je suis un gentil, j'ai que des amis et plus d'ennemis
"
- Goju Kaze
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Re: [TV] Y'a encore des trucs bien à la télé ?
Pour moi, une telle chose ne peut naître ex-nihilo. Moi en tant qu'individu, je suis le produit des pressions socioculturelles qui me forge, et de mon atavisme. Mon atavisme force mon instinct de survie. Si je passe outre, c'est que le produit des pressions socioculturelles arrive à me faire passer outre mon instinct animal de survie. Pour moi, passer outre ça, c'est la source du fanatisme.Je parle juste d'une chose que tu refuserais catégoriquement qu'on t'enlèves (ou qu'on t'impose), parce que tu ne saurais vivre sans (avec), toi en tant qu'individu.
Note : le débat chez les suisses, vachement mieux que celui en France.
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